Trente troisième dimanche ordinaire (C)Messe du 18 novembre 2001Homélie du Père Daniel Meynem

Première lecture
Lecture du second livre de Malachie (3,19-20a).
Voici que vient le jour du Seigneur, brûlant comme une fournaise. Tous les arrogants, tous ceux qui commettent l’impiété, seront de la paille. Le jour qui vient les consumera, déclare le Seigneur de l’univers, il ne leur laissera ni racine, ni branche. Mais pour vous qui craignez mon Nom, le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement.

Psaume 97
Il vient le Seigneur gouverner le monde avec justice.
Ou bien :Sur nous se lèvera le soleil de justice !

Jouez pour le Seigneur sur la cithare,
Sur la cithare et tous les instruments ;
Au son de la trompette et du cor,
Acclamez votre roi, le Seigneur !

Que résonnent la mer et sa richesse,
Le monde et tous ses habitants ;
Que les fleuves battent de mains,
Que les montagnes chantent leur joie.

Acclamez le Seigneur, car il vient
Pour gouverner la terre,
Pour gouverner le monde avec justice,
Et les peuples avec droiture !
.
2ème lecture
Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens (3,7-12)
Frères, vous savez bien comment il faut nous imiter. Nous n’avons pas eu une vie désordonnée parmi
vous, nous ne nous sommes fait donner par personne le pain que nous mangions, mais de nuit comme de jour nous étions au travail, dans le labeur et la fatigue, pour n’être à la charge d’aucun de vous : non pas que nous n’en ayons le pouvoir, mais nous entendions vous proposer en nous un modèle à imiter. Et puis, quand nous étions près de vous, nous vous donnions cette règle : si quelqu’un ne veut pas
travailler, qu’il ne mange pas non plus. Or nous entendons dire qu’il en est parmi vous qui mènent une vie désordonnée, ne travaillant pas du tout mais se mêlant de tout. Ceux-là, nous les invitons et engageons dans le Seigneur Jésus Christ à travailler dans le calme et à manger le pain qu’ils auront eux-mêmes gagné.
.

Alléluia, alléluia.
Redressez-vous, levez la tête, car votre rédemption approche. Alléluia !

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc (21,5-19)

“Comme l’on faisait observer que le temple était bâti de belles pierres, et pourvu de riches offrandes, Jésus dit : «Des jours viendront où, de tout ce que vous voyez là, il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.»
“Alors on le questionna : «Maître, quand cela doit-il arriver ? à quel signe connaîtra-t-on l’approche de ces événements ?» Jésus répondit : «Prenez garde de vous laisser abuser ; plusieurs viendront sous mon nom : C’est moi, diront-ils, le temps est proche. Ne les
suivez pas. Quand vous entendrez parler de guerres et de révolutions, ne vous effrayez pas, car cela doit arriver d’abord, mais la fin ne viendra pas sitôt.»
“Il leur dit aussi : «On va se dresser peuple contre peuple, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre, des famines et des pestes par endroits, des phénomènes effrayants et de grands signes dans le ciel. Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous, et on vous persécutera ; on va vous livrer aux tribunaux, et vous mettre en prison ; on vous traduira devant des rois et des gouverneurs, à cause de moi. Cela vous arrivera pour que vous rendiez témoignage. Mettez-vous bien dans l’esprit de ne pas préparer votre défense ; car je vous donnerai une parole pleine de sagesse à laquelle vos ennemis ne pourront ni contredire, ni résister. Vous serez dénoncés, même par des parents, des frères, des proches et des amis,
et ils mettront à mort plusieurs d’entre vous. Vous serez en butte à la haine de tous à cause de moi. Mais pas un cheveu ne tombera de votre tête. C’est à votre constance que vous devrez votre salut.»”

Homélie :

Aujourd’hui, l’Eglise célèbre le trente-troisième dimanche dans l’année. C’est bientôt la fin de l’année liturgique : dimanche prochain, on célèbrera la fête du Christ-Roi, et dans deux semaines, on commencera l’année liturgique 2002. Or, l’année liturgique se présente comme un cycle complet, un temps durant lequel l’Eglise revit toute l’histoire du Salut en Jésus Christ. C’est pourquoi, en cette fin de cycle, les lectures de ce jour nous parlent de la fin de
l’histoire humaine et du Retour du Seigneur à la fin des temps. Est-ce utile et important de parler de la fin des temps ? Si Jésus lui-même en a parlé, nul doute que la chose a son importance. Et pourtant, parler de la fin des temps, c’est comme parler de la fin de notre vie, et donc de notre mort… A-t-on généralement envie de parler d’un tel sujet ? Je ne le crois pas… Pour beaucoup de gens, la mort, c’est pour plus tard, mais pas pour aujourd’hui… C’est aussi vrai quand bien même la mort nous apporterait immanquablement le bonheur du Ciel ! Car nous sommes tous tant attachés à la vie ! Il y a bien des années, un temps où la sécularisation de la société n’était pas si avancée qu’aujourd’hui, quelqu’un souhaitait à un dame, d’un certain âge, ses meilleurs vœux pour l’année nouvelle. Après avoir souhaité à la dame bonheur, santé, et paix, il concluait en disant : “Et le Paradis à la fin de vos jours !” Mais, la dame de s’écrier : “Ne parlez pas de malheur !” C’est une histoire vraie, hélas… Mais, ne sommes-nous pas un peu comme cette dame ? Avons-nous un réel et fort désir du Ciel ? Aimons-nous vraiment entendre parler de la fin de notre vie ? “Jésus répondit : «Prenez garde de vous laisser abuser ; plusieurs viendront sous mon nom : C’est moi, diront-ils, le temps est proche. Ne les suivez pas. Quand vous entendrez parler de guerres et de révolutions, ne vous effrayez pas, car cela doit arriver d’abord, mais la fin ne viendra pas sitôt.»” Ce passage est à rapprocher de cet autre, dans Saint Matthieu : “Si l’on vous dit alors : Le Christ est ici ! Ou bien : Le voilà ! Ne le croyez point. Il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; ils feront de grands miracles et des prodiges au point d’égarer, s’il était possible, les élus eux-mêmes.” (Mt. 24, 23-24) En effet, lorsque le Seigneur Jésus reviendra, personne, ou presque, ne l’attendra ! Car le Christ viendra comme un voleur, surprenant un grand nombre de gens qui ne l’attendront pas. Saint Paul recommande en effet aux chrétiens de vivre dans l’attente du Seigneur pour que sa venue ne les surprenne pas comme la venue d’un voleur : “Vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne
comme un voleur… Nous ne sommes point de la nuit ni des ténèbres ; ne dormons donc point comme les autres, mais veillons et soyons sobres.” (1 The. 5, 4-6) D’ailleurs, il ne sera pas nécessaire d’aller ici ou là pour voir le Seigneur ressuscité. Certes, le Christ sera en un endroit précis lors de sa seconde venue. Mais, le plus important, c’est qu’il soit alors en nous ! Car, si Jésus est en nous par sa grâce, alors, nous le verrons en nous, car ce que nous sommes déjà, c’est-à-dire le Corps du Christ, sera manifesté aux yeux de tous. Saint Jean nous dit en effet : “Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’est pas encore apparu. Nous savons que, lorsque cela apparaîtra, nous serons semblables à Dieu, parce que nous le verrons tel qu’il est.” (1 Jn. 3, 2) Si Jésus est en nous, et que nous pourrons le voir en nous lorsqu’il reviendra, c’est parce que, durant notre vie, nous aurons pu communier dignement à son Corps et à son Sang dans le sacrement de l’Eucharistie: “Celui qui mange ma chair et boit mon sang, a dit Jésus, a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.” (Jn. 6, 54)”Il leur dit aussi : «On va se dresser peuple contre peuple, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre, des famines et des pestes par endroits, des phénomènes effrayants et de grands signes dans le ciel. Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous, et on vous persécutera ; on va vous livrer aux tribunaux, et vous mettre en prison ; on vous traduira devant des rois et des gouverneurs, à cause de moi. Cela vous arrivera pour que vous rendiez témoignage.»”
Aujourd’hui, comme hier, et comme demain, l’Eglise vit à la suite de son Seigneur : chaque jour, le chrétien est invité à porter sa Croix pour suivre Jésus sur le chemin qui conduit au Ciel. Le disciple n’est pas au-dessus du Maître ! Si le Seigneur Jésus est passé par l’épreuve de la Croix, l’Eglise est elle aussi amenée à passer par cette épreuve. C’est pourquoi Jésus dit : “Cela vous arrivera pour que vous rendiez témoignage.” Mais précisément, si l’Eglise marche à la suite du Christ, alors, l’Eglise est déjà ressuscitée avec le Christ : c’est fort de cette espérance par laquelle elle est déjà ressuscitée que l’Eglise peut dignement rendre témoignage de sa foi et de son amour pour le Sauveur des hommes !
“«Mettez-vous bien dans l’esprit de ne pas préparer votre défense ; car je vous donnerai une parole pleine de sagesse à laquelle vos ennemis ne pourront ni contredire, ni résister. Vous serez dénoncés, même par des parents, des frères, des proches et des amis, et ils mettront à
mort plusieurs d’entre vous. Vous serez en butte à la haine de tous à cause de moi. Mais pas un cheveu ne tombera de votre tête. C’est à votre constance que vous devrez votre salut.»”
Ces paroles du Seigneur s’appliquent à tous les âges et à toutes les persécutions que l’Eglise a eu à subir au cours des temps. Mais pour la dernière lutte, le dernier combat, que l’on appelle “agonie”, il semble bien, d’après les dires du Seigneur, que l’enjeu se situe au niveau des idées et des mots, et pas tellement à celui des mauvais traitements corporels, même si quelques uns doivent mourir. Jésus nous assure en effet : “Mais pas un cheveu ne tombera de votre tête.” C’est ainsi que les élus de Dieu, ceux qui feront confiance au Seigneur et à son Esprit-Saint, ceux-là seront engagés dans une joute spirituelle et intellectuelle, voire une guerre psychologique de laquelle ils sortiront vainqueurs grâce à la Sagesse même de Dieu qui sera alors leur partage. “C’est à votre constance que vous devrez votre salut.” Tenez bon, dit le Seigneur ! Ne vous découragez pas ! Si j’ai vaincu le premier, vous aussi, vous vaincrez !
Que la Très Sainte Vierge Marie veille sur l’Eglise, aujourd’hui comme demain ! Que notre communion de ce jour soit notre force et notre salut !
Amen !

Père Daniel Meynen – Site : http://homily-service.net

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