TEXTES DE LA MESSE DU DIMANCHE 30 SEPTEMBRE 2001 -26eme dimanche du temps ordinaire – Homélie du Père Daniel Meynen.

Première lecture
Lecture du livre d’Amos 6,1a4-7

Malheur à ceux qui vivent bien tranquilles dans Jérusalem, et à ceux qui se
croient en sécurité sur la montagne de Samarie. Couchés sur des lits d’
ivoire, vautrés sur leurs divans, ils mangent les meilleurs agneaux du
troupeau, les veaux les plus tendres ; ils improvisent au son de la harpe,
ils inventent, comme David, des instruments de musique ; ils boivent le vin
à même les amphores, ils se frottent avec des parfums de luxe, mais ils ne
se tourmentent guère du désastre d’Israël ! C’est pourquoi maintenant ils
vont être déportés, ils seront les premiers des déportés ; et la bande des
vautrés n’existera plus.

Psaume 145

Chantons le Seigneur : Il comble les pauvres !

Heureux ceux qui s’appuie sur le Seigneur mon Dieu ;
Il garde à jamais sa fidélité,
Il fait justice aux opprimés,
Aux affamés, il donne le pain.

Le Seigneur délie les enchaînés,
Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
Le Seigneur redresse les accablés,
Le Seigneur aime les justes.

Le Seigneur protège l’étranger,
Il soutient la veuve et l’orphelin,
Il égare les pas du méchant.
D’âge en âge, le Seigneur règnera !

Deuxième lecture
LECTURE DE LA PREMIERE LETTRE DE SAINT PAUL APOTRE A TIMOTHEE (6, 11-16)

TOI, L’HOMME de Dieu, cherche à être juste et
religieux, vis dans la foi et l’amour, la persévérance et la douceur.
Continue à bien te battre pour la foi, et tu obtiendras la vie éternelle ; c
‘est à elle que tu as été appelé, c’est pour elle que tu as été capable d’
une si belle affirmation de ta foi devant de nombreux témoins. Et
maintenant, en présence de Dieu qui donne vie à toutes choses, et en
présence du Christ Jésus qui a témoigné devant Ponce Pilate par une si belle
affirmation, voici que j’ t’ordonne : garde le commandement du Seigneur, en
demeurant irréprochable et droit jusqu’au moment où se manifestera notre
Seigneur Jésus Christ. Celui qui fera paraître le Christ au temps fixé, c’
est le Souverain unique et bienheureux, le Roi des rois, le Seigneur des
seigneurs, le seul qui possède l’immortalité, lui qui habite la lumière
inaccessible, lui que personne n’a jamais vu, et que personne ne peut voir.
A lui, l’honneur et puissance éternelle. Amen.

Alléluia. Alléluia. Jésus Christ s’est fait pauvre, lui qui était riche,
pour qu’en sa pauvreté vous trouviez la richesse. Alléluia.

EVANGILE DE JESUS CHRIST SELON SAINT LUC (16,19-31)

“Jésus raconta cette parabole : «Il y avait un homme riche, qui s’habillait
de pourpre et de fine toile, et faisait chaque jour bonne chère. Il y avait
encore un pauvre, nommé Lazare, qui s’étendait à sa porte, couvert de
plaies. Il aurait voulu se nourrir des déchets de la table du riche… et
même les chiens venaient lécher ses plaies. Or le pauvre vint à mourir et
fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Et le riche mourut à son
tour et fut enseveli.

“«Dans le séjour des morts, il leva les yeux : lui-même à la torture, il
aperçut de loin Abraham, et Lazare en son sein. Il s’écria : Père Abraham,
aie pitié de moi, et envoie Lazare tremper dans l’eau le bout de son doigt
pour m’en rafraîchir la langue, car je souffre horriblement dans cette
flamme. Abraham répondit : Mon fils, souviens-toi que tu as eu tes biens
durant ta vie, tandis que Lazare avait ses maux ; maintenant il est ici
réconforté, tandis que tu souffres. D’ailleurs entre nous et vous un grand
abîme est établi, si bien que l’on ne peut à volonté passer à vous d’ici, ni
traverser de là jusqu’à nous. Le riche dit : Alors, Père, je te prie
d’envoyer au moins Lazare dans la maison paternelle, car j’ai cinq frères.
Il devrait leur dire ce qui en est, pour qu’ils n’aboutissent pas à leur
tour dans ce lieu de tourments. Abraham répondit : Ils ont Moïse et les
Prophètes : qu’ils les écoutent ! Le riche reprit : Non, Père Abraham ; mais
si quelqu’un des morts va les trouver, ils se repentiront. Mais Abraham lui
dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les Prophètes, quand bien même quelqu’un
des morts ressusciterait, ils ne se laisseront point convaincre.»”

HOMELIE
Jésus raconta cette parabole : «Il y avait un homme riche, qui s’habillait
de pourpre et de fine toile, et faisait chaque jour bonne chère. Il y avait
encore un pauvre, nommé Lazare, qui s’étendait à sa porte, couvert de
plaies. Il aurait voulu se nourrir des déchets de la table du riche… et
même les chiens venaient lécher ses plaies.»”
Dans le monde d’hier et d’aujourd’hui, dans les siècles passés comme en ce
commencement du troisième millénaire, il y a eu des hommes immensément
riches et des êtres réduits à une extrême pauvreté. Jésus nous le raconte
par cette parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare. Cette histoire est
impressionnante, tant la différence entre la richesse de l’un et la pauvreté
de l’autre est énorme… Toujours, l’Eglise, à la suite du Maître, a eu le
soucis des pauvres, des plus démunis, des laissés pour compte… Les
premiers chrétiens eux-mêmes essayaient de vivre en communauté, partageant
ainsi leurs biens : “Tous les fidèles vivaient unis, et ils mettaient tout
en commun. Ils vendaient leurs terres et leurs biens et ils en partageaient
le prix entre tous d’après les besoins de chacun.” (Ac. 2, 44-45)

Dans cette parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare, n’y a-t-il
vraiment qu’un seul pauvre, celui que Jésus appelle Lazare ? Car, s’il y a
la pauvreté matérielle, il a aussi la pauvreté spirituelle, la pauvreté de
l’esprit, celle qui marque l’homme par un manque de noblesse le plus profond
et le plus cruel ! Et c’est précisément à cette pauvreté-là que Jésus est
venu apporter remède en annonçant le Règne de Dieu ! Le Fils de Dieu est en
effet venu sur terre pour apporter au monde entier sa Parole d’Amour, son
message de miséricorde envers tous les hommes et toutes les femmes, toujours
enclins au péché, par défaut de grâce…

Face à cet homme riche qui fait bonne chère tous les jours et qui laisse le
pauvre Lazare mourir de faim, tous nous sommes tentés de crier : “Justice !
Justice ! Justice !” Mais Jésus nous dit, au contraire : “Miséricorde !
Miséricorde ! Miséricorde !” Saint Jean nous dit bien : “Dieu n’a pas envoyé
son Fils dans le monde pour le condamner, mais pour que le monde soit sauvé
par lui.” (Jn. 3, 17) Nous sommes encore dans le temps de la miséricorde ;
tant qu’il est encore en vie, cet homme riche dont parle Jésus peut se
convertir et trouver la paix de l’âme dans l’Amour miséricordieux du
Seigneur. Mais, le fera-t-il ? Mais, le ferons-nous ?

“«Or le pauvre vint à mourir et fut porté par les anges dans le sein
d’Abraham. Et le riche mourut à son tour et fut enseveli.»”

Ce qui devait arriver arriva : le pauvre Lazare et l’homme riche
moururent… Pour eux deux, le temps de la miséricorde était clos, et ils
entraient dans le temps de la justice, ce temps au-delà duquel il n’y a plus
de temps, car c’est l’éternité. Et c’est pareil pour nous tous… Lorsque
vient l’heure de la mort, déjà, nous voyons l’instant ultime où le Seigneur
Jésus revient dans sa Gloire, rendant la justice en récompensant les bons et
en punissant les coupables… Tant que nous sommes en vie, la grâce et la
miséricorde de Dieu nous sont offertes pour nous aider dans notre chemin de
conversion. Mais qui sait quand le Seigneur va venir pour nous juger ?
Sommes-nous prêts à mourir maintenant ? La réponse est simple : oui, nous
sommes prêts, si, pour nous et pour les autres, nous crions : “Miséricorde!”

“«Dans le séjour des morts, il leva les yeux : lui-même à la torture, il
aperçut de loin Abraham, et Lazare en son sein. Il s’écria : Père Abraham,
aie pitié de moi, et envoie Lazare tremper dans l’eau le bout de son doigt
pour m’en rafraîchir la langue, car je souffre horriblement dans cette
flamme. Abraham répondit : Mon fils, souviens-toi que tu as eu tes biens
durant ta vie, tandis que Lazare avait ses maux ; maintenant il est ici
réconforté, tandis que tu souffres. D’ailleurs entre nous et vous un grand
abîme est établi, si bien que l’on ne peut à volonté passer à vous d’ici, ni
traverser de là jusqu’à nous. Le riche dit : Alors, Père, je te prie
d’envoyer au moins Lazare dans la maison paternelle, car j’ai cinq frères.
Il devrait leur dire ce qui en est, pour qu’ils n’aboutissent pas à leur
tour dans ce lieu de tourments. Abraham répondit : Ils ont Moïse et les
Prophètes : qu’ils les écoutent ! Le riche reprit : Non, Père Abraham ; mais
si quelqu’un des morts va les trouver, ils se repentiront. Mais Abraham lui
dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les Prophètes, quand bien même quelqu’un
des morts ressusciterait, ils ne se laisseront point convaincre.»”

La suite de cette histoire est terrifiante ! Du moins pour ce qui regarde
l’homme riche… Car Lazare, lui, est déjà assuré de recevoir bientôt sa
récompense, pour tant de maux endurés durant sa vie sur terre ! C’est là le
sort réservé à la souffrance acceptée avec amour : un bonheur sans fin, dans
le Cour de Dieu ! Mais c’est là aussi le malheureux sort réservé à l’amour
de soi et de tous les plaisirs de la vie : un enfer éternel, où Dieu n’est
pas présent en tant que Dieu, c’est-à-dire en tant qu’Amour. Car, en enfer,
il n’y a que la haine et la souffrance de toutes sortes. Mais surtout, il y
a cette barrière infranchissable à tout jamais : “D’ailleurs entre nous et
vous un grand abîme est établi, si bien que l’on ne peut à volonté passer à
vous d’ici, ni traverser de là jusqu’à nous.”

Assez curieusement, on entend assez souvent parler de l’enfer, ici et là,
dans les conversations courantes, à la radio, à la télévision… “Ah !
c’était une soirée d’enfer !”, dira cet adolescent après une sortie avec des
copains… Hélas, il ne sait pas ce qu’il dit… L’enfer est banalisé, les
diablotins courent les rues ! L’équipe belge de football s’appelle “les
diables rouges” ! Quelle folie ! Alors que l’enfer, c’est quelque chose de
très sérieux : l’enfer est éternel, il n’est pas une réalité du temps, car,
dans le temps, dans ce moment très court de cette vie sur terre, c’est le
temps de la miséricorde, de la grâce, de l’espérance, de la foi, de la
charité !

N’ayons pas peur ! Dieu est là ! La Providence divine veille sur nous et
nous aide à passer un merveilleux moment sur terre, même si la souffrance
est notre partage. D’ailleurs, comment éviter la souffrance ? Même la Très
Sainte Vierge Marie, la Mère de Dieu, a souffert durant sa vie, surtout au
pied de la Croix… Et pour tant, elle n’a jamais péché… Demandons-lui de
nous venir en aide, afin que la grâce de l’Esprit-Saint fasse de nous des
créatures nouvelles, conscientes de notre noblesse de fils et filles de Dieu !

Père Daniel Meynen – http://homily-service.net
Je m’appelle Daniel Meynen. Je suis belge et j’ai 44 ans. Je suis prêtre catholique et j’exerce mon ministère dans le diocèse de Namur.

La Bonne Nouvelle – 8 rue Roger Lévy
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