Messe du 27 janvier 2002 – 3 ème dimanche du temps ordinaire

Lecture du livre d’Isaïe (8, 23b à9,3)
Dans les temps anciens, le Seigneur a couvert de honte le pays de Zabulon et le pays de Nephtali ; mais ensuite, il a couvert de gloire la route de la mer, le pays au-delà du Jourdain, et la Galilée, carrefour des païens.
Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi.
Tu as prodigué l’allégresse, tu as fait grandir la joie : ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit en faisant la moisson, comme on exulte en partageant les dépouilles des vaincus.
Car le joug qui pesait sur eux, le bâton qui meurtrissait leurs épaules, le fouet du chef de corvée, tu les as brisés comme au jour de la victoire sur Madiane.

Psaume 26
Le Seigneur est lumière et salut
Ou bien
La lumière s’est levée, car j’ai vu le Seigneur.

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?

J’ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche :
habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie,

Mais j’en suis sûr,
je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »

Lecture de la Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1, 10-13,17)

Frères, je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ à être tous vraiment d’accord ; qu’il n’y ait pas de division entre vous, soyez en parfaite harmonie de pensées et de sentiments. J’ai entendu parler de vous, mes frères, par les gens de chez Cloé : on dit qu’il y a des disputes entre vous. Je m’explique. Chacun de vous prend parti en disant : « Moi, j’appartiens à Paul », ou bien : « J’appartiens à Apollos », ou bien : « J’appartiens à Pierre », ou bien : « J’appartiens au Christ ». Le Christ est-il donc divisé ? Est-ce donc Paul qui a été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? Je remercie Dieu de n’avoir baptisé aucun de vous, sauf Crispus et Gaïus : ainsi on ne pourra pas dire que vous avez été baptisés en mon nom. De fait, j’ai encore baptisé Stéphanas et les gens de sa maison ; pour le reste, je ne sais pas si j’ai baptisé quelqu’un d’autre. D’ailleurs, le Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l’Évangile, et sans avoir recours à la sagesse du langage humain, ce qui viderait de son sens la croix du Christ.

Alléluia, alléluia !
Béni soit le Seigneur notre Dieu : sur ceux qui habitent les ténèbres, il a fait resplendir sa lumière.
Alléluia !

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (4, 12-23)

“A la nouvelle de l’arrestation de Jean, Jésus se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter Capharnaüm, sise au bord du lac, sur les confins de Zabulon et de Nephtali. Ainsi s’accomplissait l’oracle du prophète Isaïe : «Le pays de Zabulon et de Nephtali, contrée voisine de la mer, le pays d’au-delà du Jourdain, la Galilée des nations païennes, ce peuple, plongé dans les ténèbres, a vu resplendir une grande lumière ; sur ceux qui étaient dans l’ombre de la mort, s’est levée une aurore.» (Is. 9, 1) Dès lors, Jésus se mit à prêcher : «Changez de conduite, le royaume des cieux est proche.»
“Au cours d’une promenade au bord du lac de Galilée, Jésus vit deux frères, Simon (dit Pierre), et André, son frère, qui jetaient le filet dans le lac, car ils étaient pêcheurs. «Venez à ma suite, leur dit-il, et je vous ferai pêcheurs d’hommes.» Aussitôt ils abandonnèrent leurs filets, et le suivirent. Un peu plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui arrangeaient leurs filets dans la barque avec Zébédée, leur père. Il les appela. Aussitôt ils abandonnèrent la barque et leur père, pour le suivre. Jésus parcourait toute la Galilée, enseignait dans les synagogues, prêchait la Bonne Nouvelle du royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité parmi le peuple.”

Homélie :

“A la nouvelle de l’arrestation de Jean, Jésus se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter Capharnaüm, sise au bord du lac, sur les confins de Zabulon et de Nephtali.”
Dans l’évangile de ce jour, Saint Matthieu nous trace les premiers épisodes de la vie apostolique du Seigneur. Saint Matthieu veut surtout mettre en relief le changement que le commencement de la prédication de Jésus va apporter dans le monde. Jean-Baptiste venant d’être arrêté, c’est la Loi Ancienne qui s’éclipse devant la Loi
Nouvelle. Jésus qui se rend en Galilée, c’est le Salut de Dieu qui s’offre plus largement à tous les hommes de la terre. Saint Matthieu résume tout cela en citant le Prophète Isaïe, qui disait : “Le pays de Zabulon et de Nephtali, contrée voisine de la mer, le pays d’au-delà du Jourdain, la Galilée des nations païennes, ce peuple, plongé dans les ténèbres, a vu resplendir une grande lumière ; sur ceux qui étaient dans l’ombre de la mort, s’est levée une aurore.” (Is. 9, 1)
La Galilée : le pays et la région où Dieu se révèle, où Dieu se manifeste ! Quand Jésus sera ressuscité, il fera dire à ses disciples :”Hâtez-vous d’aller dire aux disciples qu’il est ressuscité des morts. Il vous précède en Galilée, c’est là que vous le reverrez.” (Mt. 28, 7) La Galilée, pays de la Résurrection et de la Vie ! Jésus ne vient-il pas de rencontrer cette Samaritaine, cette femme à qui il révéla la source jaillissante de la Vie éternelle ? Car, pour aller de Judée en Galilée, Jésus vient de traverser la Samarie, faisant cette halte bienfaisante au puits de Jacob (cf. Jn. 4, 6). Et, une fois en Galilée, Jésus commence par prêcher dans son village d’origine :Nazareth ! C’est Saint Luc qui nous rapporte cet événement, concluant son récit en disant : “Tous rendaient témoignage à son sujet :ils étaient surpris des paroles de grâce qui sortaient de ses lèvres.” (Lc. 4, 22)
“Dès lors, Jésus se mit à prêcher : «Changez de conduite, le royaume des cieux est proche.»”
Jésus parcourt la Galilée, et il prêche. Que dit-il ? “Changez de conduite, le royaume des cieux est proche.” Si, aujourd’hui, quelqu’un parcourait les rues de notre ville ou de notre bourgade, disant à tous ceux qu’il rencontre : “Changez de conduite, le royaume des cieux est proche”, comment réagirions-nous ? Peut-être bien, ou peut-être mal… Tout cela dépendrait de l’esprit qui nous anime. Celui qui serait à l’écoute de l’Esprit de Dieu réagirait sans doute bien. Mais l’homme qui se laisse entraîner par l’esprit du mal réagirait certainement mal face au comportement de ce prédicateur insolite. Sans compter tous ceux qui prendrait cet individu pour un fou dangeureux qu’il serait urgent d’enfermer ! Car Jésus va à l’encontre des idées du monde, et ce monde, que Jésus vient déranger et troubler, ne trouve depuis deux mille ans qu’une seule réponse à ces agissements : celui de la folie ! Saint Paul l’a dit : “Nous proclamons un Christ crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens.” (1 Cor. 1, 23)
“Au cours d’une promenade au bord du lac de Galilée, Jésus vit deux frères, Simon (dit Pierre), et André, son frère, qui jetaient le filet dans le lac, car ils étaient pêcheurs. «Venez à ma suite, leur dit-il, et je vous ferai pêcheurs d’hommes.» Aussitôt ils abandonnèrent leurs filets, et le suivirent. Un peu plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui arrangeaient leurs filets dans la barque avec Zébédée, leur père. Il les appela. Aussitôt ils abandonnèrent la barque et leur père, pour le suivre.”
N’est-ce pas cette “folie de la croix” (cf. 1 Cor. 1, 18) qui a incité Pierre, André, Jacques, et Jean, à tout quitter pour suivre le Seigneur ? Assurément, il fallait vraiment être fou d’Amour pour partir à la suite du Christ ! Sans aucun doute, il fallait que l’Esprit de Dieu manifeste intérieurement sa Toute-Puissance pour que, librement, sans contrainte aucune, mais avec une ferme volonté, Pierre et les autres partent à la suite du Christ pour être ses disciples !
Sans doute, Pierre, André, et leurs compagnons n’étaient-ils pas riches : ils n’avaient pas grand chose à laisser. Peu importe : l’important, c’est que, par Amour pour Jésus, ils aient tout quitté. D’ailleurs, peu après s’être attachés à leur Seigneur et Maître, Pierre et les autres eurent de nouveau à s’employer à la pêche, car il fallait bien gagner son pain et se nourrir pour vivre. Car ce que Jésus demande, c’est la pureté du coeur avant toutes choses ! Et quand on abandonne pour le Seigneur un bien auquel on tient, très
vite, le Seigneur nous le confie de nouveau, ou bien il nous en donne un meilleur encore !
“Jésus parcourait toute la Galilée, enseignait dans les synagogues, prêchait la Bonne Nouvelle du royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité parmi le peuple.”
Soyons prêts à suivre Jésus partout il ira, ou plutôt, partout où il nous dira d’aller, par son Esprit ! Car l’Esprit du Christ est toujours à l’oeuvre dans l’Eglise et dans le monde : il nous donne des signes pour nous dire de faire ceci ou cela, il met des hommes et des
femmes sur notre route pour nous faire comprendre ce qu’il veut de nous. L’Esprit qui repose sur le Christ habite en nos coeurs : c’est lui qui nous aide à aimer le Christ “à la folie” ! Que la Très Sainte Vierge Marie, qui est l’Epouse de l’Esprit-Saint, soit notre aide et notre compagne tous les jours de notre vie !

Père Daniel Meynen – http://homily-service.net
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