Témoignage de Philippe Pozzo di Borgo

intouchables_articleLe témoignage du week-end
Intouchables : avec plus de 10 millions d’entrées, le film est un succès incontestable. Phénomène de société, empathie générale ? Philippe Pozzo di Borgo, auteur de l’autobiographique Second Souffle dont est tiré le film, revient sur ce succès.

Quelle image le film offre-t-il du handicap ?
Le film respecte le handicap sans en gommer la souffrance. Lorsque j’ai rencontré les acteurs pour la première fois, François Cluzet m’a observé pendant trois heures, sans rien dire. Il a parfaitement su concilier les deux.

Pourquoi le public est-il touché ? 
Les gens rient, puis pleurent. Par cette habile alternance on ne se morfond pas dans la tristesse et on ne s’écroule pas de rire non plus. Lorsque l’équipe du film est venue le présenter dans mon ancien centre de rééducation de Kerpape, en Bretagne, les handicapés lourds – dont certains n’ont toujours pas fait leur deuil ont ri comme n’importe quel public. Ils étaient complètement décomplexés.

Est-ce un moyen pour changer notre regard sur le handicap ? 
Le thème de fond du film est très clair : les deux hommes sont handicapés. L’un physique, l’autre social. On est tous handicapé ! Mais on s’en tire mieux ensemble que seul. J’ai reçu des témoignages de personnes en fauteuil dont une qui raconte qu’on lui « tenait la porte à la sortie, ce qui n’était pas le cas à l’entrée de la séance ! » J’espère que les gens quittent la salle en se disant que les handicapés sont des gens normaux, avec une tête et un cœur. Osons l’autre !

Dans votre livre, vous parlez de votre foi, ainsi que de celle de votre femme Béatrice décédée en 1996 des suites d’un cancer. Quelle place tient-elle ? 
Dans les épreuves, la foi m’a porté. J’ai reçu beaucoup de grâces, surtout par l’intercession de Béatrice. Enfant, mon père me disait toujours « laisse-toi aller » mais j’ai toujours eu du mal à m’abandonner. En couple, nous avons suivi des groupes de prières pendant dix ans… Malgré tout, je n’ai pas reçu une foi « évidente » comme ma femme, je suis trop cérébral. Je suis un grand fan des Évangiles, le message du Christ m’aide énormément ! Tout en gardant un aspect mystérieux, ces textes renversent les cœurs.

Vous avez des exemples de moments où votre foi vous a aidé ?
Ma femme m’a dit, sur mon lit de réanimation : « Dieu n’est pas responsable ! Il ne faut pas Lui en vouloir ». Je n’en ai jamais voulu à Dieu. Béatrice m’aide aujourd’hui : elle est Là-Haut et je la prie, le Ciel m’aide par son intermédiaire.

Vous parlez de votre découverte du silence€
Dans le silence, on redevient l’enfant. Le silence efface le secondaire et dévoile l’essentiel. C’est une richesse oubliée aujourd’hui, comme la prière et la méditation. Lors de témoignages, je conseille aux jeunes cinq minutes de silence par jour pour qu’ils découvrent ce qu’ils contiennent en eux.

Comment avez-vous apprivoisé ce silence ?
Pendant sa longue maladie, mon épouse priait et faisait silence. J’avais remarqué qu’elle y trouvait sa paix et sa force. Aujourd’hui, j’applique simplement ce qu’elle m’a appris.

Que dire aux spectateurs pour que ce film porte du fruit ?
Regarder l’autre d’un regard sain et saint. Oser l’aborder. Partager dans les difficultés. Et si vous avez tenu la porte à une personne handicapée à la fin du film, gardez-la grande ouverte !

Extrait de www.famillechretienne.fr

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QUE DIEU VOUS BENISSE !

Thierry Fourchaud

La Bonne Nouvelle –  8 rue Roger Lévy – 47180 Sainte Bazeille (France)
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