Prier avec nos frères Musulmans

Témoignage d’Agnès

«Vous, les chrétiens, vous nous avez tellement méprisés que vous n’avez même pas cherché à nous évangéliser»
(Reproche fait par un musulman à un chrétien français)

Et si la présence sur notre sol de tous ces musulmans était pour nous une occasion d’évangélisation ?
Et si le Seigneur nous donnait ces occasions? Et si on osait… ?

Je voudrais vous raconter deux épisodes relatant ces rencontres possibles.

Je me trouvais un matin dans une petite chapelle qui venait d’être ouverte, pour permettre tout au long de la journée de venir y prier. Il n’y a pas de culte dans cette chapelle, pas de tabernacle non plus, seulement un tableau de notre Dame du Perpétuel Secours, un espace pour brûler des lumignons, et des fleurs, beaucoup de fleurs… Assise sur un banc, je termine une dizaine de chapelet quand la porte s’ouvre, livrant passage à trois femmes de culte musulman : elles portent le foulard, elles ont le teint plus foncé que le mien, et ma première réaction est de râler intérieurement : qu’est-ce qu’elles viennent faire ici, est-ce que moi, je vais dans leurs mosquées ?
L’une d’entre elles glisse une pièce de monnaie dans le tronc, allume un lumignon, puis se retourne vers moi, me disant : « Je viens souvent ici prier la Marie »
.Je lui demande alors : « Et qui est Marie pour vous ? »
« La Mère de Jésus »
« Mais… qui est Jésus pour vous ? »
« Un grand prophète, le plus grand des prophètes »
« C’est vrai. Un prophète est celui qui parle au Nom de Dieu. Jésus est donc bien un prophète. Mais pour nous chrétiens, il est bien plus que cela : Il est Dieu, venu dans le monde pour nous apprendre à nous aimer et pour nous sauver. C’est ce que nous fêtons à Noël, la naissance de Jésus, né de la Vierge Marie. »
Un silence un peu lourd s’ensuit.
Alors je propose :
« Voulez-vous qu’on prie ensemble ? »
« D’accord, mais c’est toi qui dis la prière »
Je me lève, je joins les mains, et je prie lentement, bien distinctement et de tout mon cœur, le Notre Père. Puis j’ajoute : « Père, fais connaître à ton peuple musulman la Vérité sur ton Fils ».
La femme me dit alors : « C’est une belle prière; je l’avais déjà entendue ».

Je propose alors qu’on se quitte en s’embrassant, ce que ces trois femmes font de bon cœur. Voilà. J’ai conscience d’avoir semé une toute petite graine, je ne sais si elle germera un jour…

Un autre jour, je viens à la chapelle pour la fermer, mais un musulman entre. Il va devant l’icône de Marie, s’agenouille, pose sa tête dans ses mains et se met à sangloter sans retenue. J’attends quelques instants, les sanglots continuent, j’en suis même gênée et je pose la main sur son épaule, lui demandant :
Monsieur, ça ne va pas ? »
« Rien ne va dans ma vie, madame : j’ai perdu mon travail, avec ma femme et mes enfants, on vit chez mon frère, mais il a beaucoup de mal, car il a sa famille à nourrir. Ma femme pleure tout le temps, elle parle de se suicider, en plus je suis malade et je ne trouve pas de réconfort dans ma religion. C’est pour ça que je viens ici… »
« Monsieur, voulez-vous qu’on prie ensemble la Vierge Marie ? »
« Oh oui ! »

Il se lève, j’ose le prendre dans mes bras comme je le ferais d’un frère ou d’un ami, espérant qu’on ne nous verra pas de la rue. Pour moi, il est tout simplement un malheureux qui a besoin de réconfort, d’amitié. Et moi qui suis islamophobe (je le reconnais bien humblement), je me mets à prier à haute voix la Vierge Marie pour cet homme chargé de soucis et de malheurs.
A la fin, l’homme s’essuie les yeux, me remercie et me demande de continuer à prier pour lui et sa famille. Je le lui promets ; et depuis ce jour du mois de juin dernier, il est dans ma prière quotidienne, confié à Notre Dame, notre Mère à tous.
Agnès

Que Notre Dame de Fatima nous bénisse !

 

Extrait de la revue “Pourquoi et comment annoncer le Christ aux Musulmans ?”

Version papier disponible ici

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