La transfiguration de saint Séraphim

Petite histoire vraie

* La transfiguration de Saint Séraphim de Sarov. (Entretien avec Motovilov)

"Áåñåäà ñâÿòîãî ïðåïîäîáíîãî Ñåðàôèìà Ñàðîâñêîãî î ñìûñëå õðèñòèàíñêîé æèçíè" Èêîíà íàõîäèòñÿ â Äèâååâî, â ÷àñîâíå íà ñâÿòîì èñòî÷íèêå ñâÿòîãî ïðåïîäîáíîãî Ñåðàôèìà Ñàðîâñêîãî íà ðåêå Ñàòèñ .

“Áåñåäà ñâÿòîãî ïðåïîäîáíîãî Ñåðàôèìà Ñàðîâñêîãî î ñìûñëå õðèñòèàíñêîé æèçíè”
Èêîíà íàõîäèòñÿ â Äèâååâî, â ÷àñîâíå íà ñâÿòîì èñòî÷íèêå
ñâÿòîãî ïðåïîäîáíîãî Ñåðàôèìà Ñàðîâñêîãî íà ðåêå Ñàòèñ .

Quand même, répondis-je, je ne comprends pas encore comment puis-je être vraiment sûr d’être dans l’Esprit-Saint ? Comment puis-je en moi-même, reconnaître sa véritable Présence ?
Petit Père Séraphim répondit : J’ai déjà dit, votre Théophilie, que c’était fort simple et vous ai raconté d’une façon détaillée comment les hommes peuvent être en la plénitude de l’Esprit-Saint et comment il faut reconnaître son apparition en nous. Alors, petit père, que voulez-vous de plus ?
– Il me faut pouvoir le comprendre mieux encore !
Alors Père Séraphim me serra fortement les épaules et dit :
– Nous sommes tous les deux en la plénitude de l’Esprit-Saint ! Pourquoi ne me regardes-tu pas ?
– Je ne le puis, car des foudres jaillissent de vos yeux. Votre face est devenue plus lumineuse que le soleil et mes yeux sont broyés de douleur !
– N’ayez pas peur, dit saint Séraphim. Vous êtes devenu aussi lumineux que moi ; vous êtes aussi, à présent, dans la plénitude de l’Esprit-Saint. Autrement, vous n’auriez pu me voir ainsi. Et inclinant la tête vers moi, il me dit doucement à l’oreille : Remerciez le Seigneur de nous avoir donné Sa Grâce ineffable. Vous avez vu que je n’ai même pas fait un signe de croix ; seulement, dans mon cœur, en pensée, j’ai prié le Seigneur Dieu et j’ai dit : “Seigneur, rends-le digne de voir clairement, avec ses yeux de chair, la descente de l’Esprit-Saint, comme tu l’as fait voir à Tes serviteurs élus quand tu daignas apparaître dans la magnificence de ta Gloire !” Et voilà, petit père, Dieu exauça immédiatement l’humble prière de l’humble Séraphim ! Comment pourrions-nous ne pas Le remercier pour ce don inexprimable accordé à nous deux ? Réalisez, petit père, que ce n’est pas toujours aux grands ermites que Dieu manifeste ainsi Sa Grâce. Telle une mère compatissante, cette Grâce de Dieu a daigné panser votre cœur douloureux par l’intercession de la Mère de Dieu elle-même.
Alors, pourquoi ne me regardez-vous pas dans les yeux ? Osez me regarder simplement et sans crainte !
DIEU EST AVEC NOUS !

Après ces mots, je regardai sa face et une peur surnaturelle encore plus grande m’envahit. Représentez-vous la face d’un homme qui vous parle au milieu d’un soleil de midi. Vous voyez les mouvements de ses lèvres, l’expression changeante de ses yeux, vous entendez sa voix, vous sentez que quelqu’un vous serre les épaules de ses mains, mais vous n’apercevez ni ses mains, ni son corps, ni le vôtre, mais seulement cette éclatante lumière qui se propage à plusieurs mètres de distance tout autour, éclairant la surface de neige recouvrant la prairie, et la neige qui continue à nous saupoudrer, le grand Staretz et moi-même. Qui pourrait imaginer mon état d’alors !

– Que sentez-vous à présent ? demanda saint Séraphim.
– Je me sens extraordinairement bien !
– Mais… comment cela, “bien” ? En quoi consiste ce “bien” ?
– Je ressens en mon âme un silence, une paix, tels que je ne puis l’exprimer par des paroles…
– C’est là, votre Théophilie, dit le petit Père Séraphim, cette paix même que le Seigneur désignait à Ses disciples lorsqu’Il leur disait: “Je vous donne Ma paix, non comme le monde la donne. C’est Moi Qui vous la donne. Si vous étiez de ce monde, le monde aurait aimé les siens. Je vous ai élus et le monde vous hait. Prenez courage, car J’ai vaincu le monde !” C’est à ces hommes, que le monde hait, élus de Dieu, que le Seigneur donne la paix que vous ressentez à présent – “cette paix”, dit l’Apôtre, “qui dépasse tout entendement”. L’Apôtre désigne ainsi cette paix parce qu’on ne peut exprimer par aucune parole le bien-être que ressent l’âme des hommes dans le cœur desquels le Seigneur Dieu l’enracine. Le Christ Sauveur l’appelle “Sa paix”, venant de Sa propre générosité et non de ce monde, parce qu’aucun bonheur terrestre provisoire ne peut donner cette paix.
Elle est donnée d’En-Haut par le Seigneur Dieu Lui-même, c’est pourquoi elle se nomme: ” LA PAIX DU SEIGNEUR “.

– Mais que ressentez-vous en plus de la paix ? demanda saint Séraphim.
– ….une douceur extraordinaire…
– C’est cette douceur dont parlent les Saintes Écritures: “Ils boiront le breuvage de Ta maison et Tu les désaltéreras par le torrent de Ta douceur”. C’est cette douceur qui déborde dans nos cœurs et s’écoule dans toutes nos veines en un inexprimable délice. On dirait qu’elle fait fondre nos cœurs, les emplissant d’une telle béatitude qu’aucune parole ne saurait la décrire. Et que sentez-vous encore ?
– Tout mon coeur déborde d’une joie indicible.
– Quand le Saint-Esprit, continua saint Séraphim, descend vers l’homme et le couvre de la plénitude de Ses dons, l’âme de l’homme se remplit d’une inexprimable joie, parce que le Saint-Esprit recrée en joie tout ce qu’Il a effleuré.
C’est de cette même joie dont parle le Seigneur dans l’Évangile: “Quand la femme enfante, elle est dans la douleur, car son heure est arrivée. Mais, ayant mis au monde un enfant, elle ne se souvient plus de la douleur. tant la joie d’avoir enfanté est grande.. Vous aurez de la douleur dans le monde, mais quand Je vous visiterai, vos coeurs se réjouiront et votre joie ne vous sera point ravie”.
Pour autant qu’elle soit consolation, cette joie que vous ressentez à présent dans votre coeur, votre Théophilie, n’est rien en comparaison de celle dont le Seigneur lui-même a dit par le voix de Son Apôtre : “La joie que Dieu réserve à ceux qui l’aiment ne peut être vue, ni entendue, ni ressentie par le coeur de l’homme dans ce monde”. Ce ne sont que des “acomptes” de cette joie qui nous sont à présent accordés, et si déjà nous ressentons en nos cœurs douceur, jubilation et bien-être, que dire alors de cette autre joie qui nous est réservée dans le Ciel à nous qui pleurons ici-bas.
Ainsi, vous aussi avez assez pleuré dans votre vie sur cette terre, et voyez par quelle joie vous console dès ici-bas le Seigneur. Maintenant, petit père, c’est à nous d’œuvrer en accumulant les efforts, croissant de force en force pour atteindre la mesure de l’âge (maturité) dans l’accomplissement de l’œuvre du Christ et pour que les paroles du Seigneur s’accomplissent en nous: “Ceux qui patienteront au nom du Seigneur changeront de force, obtiendront des ailes, tels des aigles, s’épancheront sans fatigue, partiront sans connaître jamais la faim, croissant de force en force, et le Dieu des dieux leur apparaîtra dans la Sion de sagesse et de visions célestes”.
C’est alors que notre joie actuelle, trop petite et éphémère, nous sera donnée en sa plénitude sans que personne puisse nous la ravir et elle nous remplira de jouissances célestes inexprimables.

– Que sentez-vous en plus de cela, votre Théophilie ?
– Une chaleur extraordinaire, répondis-je.
– Comment cela, une chaleur ? Ne sommes-nous pas en pleine forêt, l’hiver, la neige sous nos pieds, qui nous recouvre d’une couche épaisse et continue à nous saupoudrer ?
Quelle chaleur pouvez-vous ressentir ici ?
– Mais une chaleur comparable à celle d’un bain de vapeur à l’instant où son tourbillon vous enveloppe.

– Et l’odeur que vous sentez, est-elle aussi comme aux bains ?
– Oh ! que non, dis-je. Rien sur la terre ne peut se comparer à cet aromate. Quand autrefois j’aimais danser, aux réunions et aux bals, feue ma petite mère me parfumait parfois avec des parfums qu’elle achetait dans les meilleurs magasins de Kazan. Mais ces parfums ne sont rien en comparaison de ces “aromates”.

Petit Père Séraphim sourit alors agréablement en disant :
– Je sais, en vérité, que c’est bien ainsi et c’est exprès que je vous questionne sur ce que vous ressentez ! C’est bien vrai, votre Théophilie, rien ne peut se comparer avec le parfum que nous humons actuellement, car c’est l’aromate de l’Esprit-Saint qui nous enveloppe.
Quelle chose terrestre peut lui être comparée ?
Notez bien, votre Théophilie, que vous m’avez dit tout à l’heure, qu’il faisait chaud comme aux bains. Pourtant regardez, la neige qui nous recouvre ne fond point, non plus que celle qui est sous nos pieds : cette chaleur n’est donc pas dans l’air, mais à l’intérieur de nous-mêmes. C’est cette chaleur que l’Esprit-Saint nous fait demander dans la prière, quand nous clamons vers Dieu: “Que Ton Saint-Esprit me réchauffe !”
Réchauffés par cette chaleur, les ermites ne craignaient plus le froid de l’hiver, habillés comme par des pelisses chaudes dans un vêtement tissé par la Grâce de l’Esprit-Saint.

Et c’est ainsi que les choses doivent être en réalité, puisque la Grâce divine doit habiter au plus profond de nous, dans notre coeur, comme l’a dit le Seigneur: ” LE ROYAUME DES CIEUX EST EN VOUS “. 666
Et, par le ” Royaume des Cieux “, le Seigneur entendait la Grâce de l’Esprit-Saint. C’est ce “Royaume des Cieux” qui se trouve à présent en nous, et la Grâce de l’Esprit-Saint nous éclaire et nous réchauffe aussi de l’extérieur et embaume l’air environnant de divers parfums et réjouit nos sens de célestes délices, désaltérant nos coeurs d’une inexprimable joie. Notre état actuel est celui-là même dont l’Apôtre Paul disait : ” le Royaume de Dieu n’est point nourriture ou breuvage, mais la vérité et la joie en l’Esprit-Saint “.

Notre foi consiste non pas dans “des paroles de la sagesse terrestre mais dans la manifestation de la Force et de l’Esprit”. Nous sommes actuellement avec vous dans cet état.
C’est de cet état précis que le Seigneur Dieu dit : “Certains ici présents ne goûteront point la mort avant d’avoir vu le Royaume des Cieux venir en “Force”.
Voilà, votre Théophilie, quelle joie incomparable le Seigneur Dieu nous accorde ! Voilà ce que signifie “être dans la plénitude de l’Esprit-Saint “, et c’est cela qu’entend saint Macaire d’Égypte quand il écrit : “Je fus moi-même dans la plénitude de l’Esprit-Saint”.

Maintenant le Seigneur nous a, nous aussi, humbles que nous sommes, remplis de cette plénitude de son Saint-Esprit. Eh bien, votre Théophilie, il me semble à présent que vous n’allez plus m’interroger sur la façon dont se manifeste dans les hommes, la présence de la grâce de l’Esprit Saint…

Extrait du livre “Je serai guéri !” (photo)

 

Que le Saint-Esprit vous bénisse !

 

Thierry Fourchaud

Soyez le premier à partager cet article !